Paul Wesenberg

Paul WESENBERG. Exotic Homeland

Du 16 octobre au 14 novembre 2021

Paul Wesenberg est un artiste en tête de file de la scène picturale allemande, encore influencée par la Nouvelle École de Leipzig, dont la grande majorité des talents vit actuellement à Berlin. Il est aussi de ces quelques 80 pionniers de la peinture dite de « Platform Germany ». Il nous montre par son travail que les images peuvent constituer un terrain hautement émotionnel. Le rapport de force décisif dans sa peinture résulte d'un mélange équilibré entre concrétion et abstraction.

La marque de fabrique de Wesenberg est la toile « irritée », provoqué par le fait de déchirer et d’endommager délibérément la surface du tableau dans le cadre de son processus créatif, ce qui augmente considérablement l'authenticité et l'intensité du propos. Concrètement, cela signifie que Wesenberg ne se contente pas seulement d'appliquer de la peinture sur ses toiles : il les traite également avec divers outils de déconstruction. Il va même jusqu’à coller les peaux formées par la peinture à l’huile en surface de ses différents seaux. Ces processus de constitution et d'élimination explicitent le fait que, pour Wesenberg, l'affirmation artistique est une conséquence directe du matériau. C'est ainsi que sont conçues sur les toiles des zones extrêmement sensuelles, parfois rugueuses, parfois lisses, mais toujours multicellulaires. Ses créations picturales portent des titres associés au paysage allemand tels que « Revierforst », « Westerwald » et « Mingoa », ce qui montre l'intérêt de l'artiste pour la nature, le naturel et l’atmosphère des paysages.

Aussi, le fait que Wesenberg traite des miracles bibliques et des pouvoirs surnaturels dans le contexte d'un monde de plus en plus prévisible, dans lequel Dieu n'a plus rien à dire sur de nombreux sujets, fait réagir. Sa série « Wunderbilder » a une dimension métaphysique inattendue.

Le style pictural de cet artiste talentueux témoigne d’une construction hautement réfléchie de son processus artistique et d'un désir irrépressible de revendiquer et autonomiser l'image dans un état qui ne semble plus connaître de schémas sensoriels contraignants, et qu’il présente alors avec autant d'opulence et de profondeur intellectuelle que possible.

Christoph Tannert, 2021