A l’occasion de la 5e exposition de Philippe Pasqua à la galerie RX, trois œuvres inédites issues d’une nouvelle série de collages, ainsi qu’une sculpture monumentale seront présentées.
La nouvelle série intitulée Recomposition se caractérise par l’usage d’une nouvelle technique, le collage. Bien que déjà expérimentée par le passé dans les séries des Fleurs (2001) et des Vaudous (1996), elle apparait aujourd’hui dans un cadre plus intime. Intime non pas par le format -toujours monumental- mais par son sujet. Ici, Philippe Pasqua aborde le thème de la famille ; une mère, des enfants et des jouets croisent des personnages, plus marginaux, que l’on connait pour les avoir déjà rencontrés dans les tableaux de l’artiste. Les figures humaines, thème central de son œuvre, sont abordées de façon moins abrupte. Un apaisement qui n’efface en rien la force de leur présence, accentuée au contraire par la présentation qui rappelle dans leur volume ces armoires de famille, sorte de coffre à souvenir… A la fois témoignage et hommage, cette série hybride raconte une histoire, la sienne.
Dans le prolongement de l’exposition, plusieurs œuvres de cette nouvelle série seront également exposées au Musée Océanographique de Monaco (5 mai - 30 septembre 2017) au milieu de sculptures monumentales en Inox, réalisées pour la plupart en écho à la thématique du musée. Un film du montage de cette exposition hors normes sera diffusé à la galerie pendant toute la durée de l’exposition.
En parallèle, Philippe Pasqua expose sous la verrière une sculpture monumentale intitulée la Cène. Pour représenter ce thème iconographique majeur de la Renaissance, il remplace les apôtres par des primates. Métaphore biblique ou théorie partisane du darwinisme ? Autour d’une table où l’on découvre les reliefs d’un repas semble-t-il orgiaque, treize singes continuent de ripailler. Au menu, boites de conserve, plats mijotés, bouteilles de vin… et crânes, symboles d’une humanité dominée. Revisitant la théorie de Darwin, il instaure une nouvelle dialectique de l’évolution - non sans rappeler celle de La Planète des Singes - qui élève les singes peu à peu jusqu’à la conscience, les hommes stagnant dans leur animalité. Sous un espace de dérision, Philippe Pasqua accentue ce renversement des valeurs en parant ses convives de masques de clown. Alors grimés, les singes se camouflent sous l’apparence rustique et grotesque que renvoie étymologiquement celle du clown.