RX&SLAG, Paris

Kim GUILINE

Peintures, 1975-2015

RX&SLAG, Paris est heureuse d’annoncer la représentation de l’estate de l’artiste KIM GUILINE (1936-2021),peintre de l’avant garde coréenne, pionnier du mouvement Dansaekhwa.
C’est dans son espace parisien que RX&SLAG lui consacre sa première exposition, réunissant une douzaine de peintures emblématiques de ses recherches sur la « conscience de la surface ». Il s’agit pour le public français de (re)découvrir l’héritage d’un grand artiste empreint de la double culture franco-coréenne dont la dernière exposition personnelle dans l’hexagone remonte à plusieurs décennies.

Début de carrière : dominance des couleurs dites « absolues »
Né à Kowon dans l’actuelle Corée du nord, Kim Guiline s’embarque pour la France après des études de littérature française à Séoul, où sa famille a migré en 1950, juste avant la guerre. Il entre sur dossier dans
l’atelier de Roger Chastel aux Beaux-Arts et obtient son diplôme des Arts-Décoratifs de Paris. Les cours d’histoire de l’art de Jacques Thuillier qu’il suit à l’université de Dijon, lui font découvrir les toiles françaises du XVIIème siècle, notamment celles de Poussin, dont les rouges, bleus et jaunes rythmeront son travail plus tard dans sa carrière.

Les années 1970 : au-delà du perceptible
Les peintures de Kim Guiline cherchent à repousser les limites de la perception, certaines s’inscrivent dans le mouvement coréen pictural du « Dansaekhwa », signifiant en coréen « une seule couleur », bien que l’artiste n’ait jamais cherché à appartenir à un courant artistique. Il disait que son lien à la peinture était avant tout intuitif, organique, terrien, poétique, plus que conceptuel. Il se voyait comme un laboureur du champ de l’abstrait, travaillant la peinture comme une terre fertile, y creusant des sillons, pour y semer des graines de visions. Sa vocation première était la poésie. Il donne une place importante à la lumière dans ses oeuvres car elle est indissociable de la couleur. Pour les motifs de ses monochromes, l’artiste s’est inspiré des battants faits de bois et de papier des portes-fenêtres que l’on retrouve dans les maisons coréennes traditionnelles, mais ces motifs renvoient aussi au point et à la ligne, la grammaire minimale du dessin. La lumière tamisée qui filtre à travers le papier est la lumière de son enfance, des souvenirs de son pays natal. Cette lumière imprègne sa vision intérieure, centrée sur la conjugaison du vide et du plein, de la présence et de l’absence, et sur l’exploration de la « voluminosité » du monde.

À partir de 1985 : des couleurs franches
Vers 1985, l’artiste étend sa monochromie aux couleurs. Il explore des couleurs franches telles que le rouge, le bleu, le jaune, le vert et le marron. Les couleurs sont alors appliquées par un travail de couches successives apposées avec des gestes amples et fluides permettant à chacune des couleurs de donner sa propre nuance, sa propre vibration à la couleur finale de l’oeuvre monochrome. C’est un travail de l’invisible autant que du visible. Il cherche à donner une matière et une texture à la lumière, qui est toujours au centre de son travail, avec un jeu d’absorption et de réflexion de la couleur au travers des différentes couches. Pour lui, un bleu pouvait être aussi chaud que froid et un jaune aussi froid que chaud. Dans ses oeuvres sur papier, il utilise du papier traditionnel coréen en feuilles de mûrier sur lesquelles il applique de fines couches de peinture à l’huile, ce qui lui permet d’obtenir des surfaces mates, le plus souvent, ou parfois brillantes. Pour Kim Guiline, la surface sur laquelle il peint, peut se comparer à une peau vivante qui saisit l’acte de créer et s’imprègne de l’énergie créatrice, qui se verra libérée à travers l’accumulation des couches de peintures.

Où retrouver ses oeuvres ?
Aujourd’hui, vous pouvez retrouver le travail de Kim Guiline dans des collections publiques de divers musées tels que le musée National d’art moderne de Paris, le CNAP, le Musée national d’art moderne et contemporain Corée, le Mule Musée Leeum de Séoul, Musée d’art de Busan et Musée d’art de Daegu.