Fabrice HYBER | Fresh Air
2 septembre > 23 octobre 2021
Vernissage : Vendredi 10 septembre, 17h – 20h
Pour sa première exposition personnelle à la galerie RX à New York, Fabrice Hyber fait un retour aux États-Unis et plus particulièrement à New York, où la galerie a choisi de doubler l'événement en le présentant concomitamment à la Future Fair à Chelsea. Une façon également de préparer la riche actualité qui se profile déjà en 2022 pour l'artiste sur le sol américain.
Aujourd'hui, Fabrice Hyber présente une vingtaine de peintures inédites qu'il met en dialogue avec des installations historiques.
Besoin d'air !
Véritable vigie, catalyseur ou révélateur, l'artiste parle de notre monde. Pour cette exposition intitulée « Fresh Air », Fabrice Hyber part d'un constat : « Les gens sont angoissés par le virus, par la guerre, par la pollution, par la nature... On essaie de se protéger de tout et je me suis dit que c'était peut-être le moment de donner des solutions et poser les bonnes questions » détaille-t-il. Que toutes ces sources d'angoisses deviennent des sources d'enchantement. Toujours à la croisée des sciences et de l'art, l'artiste invente des projets qu'il décortique sur la toile qui se transforme en tableau d’un savant qui explique ses formules, ses inventions, ses recherches. Mêlant propositions poétiques, utopiques, métaphysiques, mais surtout pragmatiques insiste-t-il, il fabrique des œuvres complexes, uniques, informatives, spéculatives et riches : « elles doivent nous faire penser à tout, pour ne rien oublier, à toujours redéfinir, ce sont des œuvres quantiques… » dit-il. Autant de dessins expérimentaux qui permettent de rentrer dans l'esprit de l'artiste tant ils sont tous liés entre eux et font partie d'un système plus global, rhizomatique continu qui se déploie depuis plus de 30 ans.
Une question de survie
L'exposition débute avec un Ted Hyber, l’image d’un nounours en plastique qu’il avait présenté à New York en 1998 que l'on endossait comme une seconde peau, véritable carapace protectrice et vitale qui filtre l'air au fur et à mesure que l'on marche et qui est maintenant au SMAK à Gand. Le Ted Hyber noir est devenu une possibilité de se protéger des agressions extérieures... Puis, lorsqu'on se retrouve ainsi en vase clos, se pose la question de la nourriture, de la respiration, de l'agriculture, du chauffage, de la survie, des relations avec les autres : d'où ces maisons à la fois abris et système de production. La forme n'est plus totalement celle d'une maison d'ailleurs... La série des légumes sont de chair, deviennent presque des animaux, des corps... les légumes originaux viennent de la vallée vendéenne où il réside (dans l'ouest de la France). La vallée qu’il a transformé en partie en forêt dans les années 90, semant des graines de centaines de milliers d’arbres, est son lieu d’inspiration essentielle pour une expérience globale. Il y crée et vit l'espoir et l'ambivalence présentés et représentés dans ces récits, c'est pourquoi la maison dégueulant les déchets nourrit paradoxalement le paysage d'où émerge l'énergie vitale matérialisée par des flèches. Le langage vient compléter la liste de ces nourritures essentielles à notre survie. Même l’océan n’est pas épargné par les transformations comme pour les questionnements de Fabrice Hyber dans l’œuvre « Fish and fresh air » où pour échapper à leur milieu les poissons sortent de la mer par temps de grandes pluies ils sont alors pris au piège de nouveaux paramètres : peut-être une métaphore de notre attrait pour l’espace.