Né en 1961, Denis Darzacq vit et travaille à Paris. Diplômé de l'École Nationale des Arts Décoratifs en 1986, section vidéo, il débute la photographie. À partir de 1989, il collabore régulièrement avec la presse nationale. Il devient membre de l’agence VU en 1997.
Depuis le milieu des années 1990, Denis Darzacq développe un travail personnel. « De la photographie de presse qui fut, comme pour d'autres photographes français de sa génération, le berceau de sa pratique artistique, il conserve avant tout un regard aiguisé sur la société contemporaine et une méthode. Denis Darzacq a acquis la conviction qu'une image construite pouvait servir son analyse de la société avec plus d'efficacité. Depuis 2003, il a recours à des mises en scène qui reposent toutes sur le principe de la « disruption ». Par leur état ou leur pose, les corps mis en scène bouleversent l'ordre établi, sans jamais faire basculer l'image dans le spectaculaire. » Etienne Hatt.
À l'exception de motifs plus abstraits – les reflets de sources lumineuses de Fakestars, 2001-2003, les natures mortes de Recomposition II, 2011 – qui traduisent un même sens de l'observation des signes du monde contemporain, le corps apparaît comme le dénominateur commun des recherches de Denis Darzacq. L'artiste le conçoit comme une sculpture. Mais une sculpture sociale car le corps ne peut être extrait du contexte avec lequel il interagit. L'artiste en fait l'outil d'une critique des difficultés et des stigmatisations auxquelles se heurtent certains groupes. Denis Darzacq pointe les contraintes et les contradictions sociales. Il invite aussi, par la rupture de gestes dépourvus de sens, à affirmer une identité toujours plus complexe que celle qui nous est assignée et à reconquérir une forme de liberté là où elle semble avoir disparu.
L’exposition au Centre d’art contemporain de la Matmut présente une sélection extraite des séries : La Chute et Hyper qui opposent deux réalités sans manipulations numériques, Act et Act II qui invitent à la réflexion autour de la complexité de l’individu, au-delà du statut assigné et réducteur de personne handicapée. Enfin, Recomposition et Absences font disparaître le corps au fur et à mesure des photographies pour laisser place à une réflexion de l’artiste sur l’abstraction.
Publication
À cette occasion, un catalogue est publié aux éditions Loco.
120 pages, 24 x 30 cm, 20 €.
Textes de Françoise Docquiert, chercheuse et critique d’art, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et Etienne Bernard, directeur du FRAC Bretagne
Le catalogue est en vente au bénéfice de la Fondation Paul Bennetot au Centre d'art contemporain et sur demande en remplissant le formulaire de contact.
Dédicace du catalogue de l'exposition :
Dimanche 2 février 2020 à 15h